LE POISSON NE MORD PAS!

Si la truite ne montre aucun intérêt pour votre mouche, c'est sûrement que vous avez choisi la mauvaise imitation. Vous devez examiner de nouveau la surface de l'eau parce que la truite gobe autre chose. Si vous ne trouvez rien d'autres sous l'eau ou à la surface de l'eau, plusieurs possibilités s'offrent à vous: le poisson se nourrit de subimagos (emerger), de larves/chrysalides des insectes en éclosion que vous observez; vous avez peut-être mal évalué le gobage. Si vous êtes sûr que la montée se fait pour des mouches sèches, mais que vous ne les voyez pas, il s'agit peut être d'imagos "spinners", de moucherons, ou d'insectes terrestres: regardez plus spécifiquement pour ces insectes.

Si le poisson dédaigne la mouche seulement au dernier instant, c'est qu'il y a une légère erreur dans la présentation ou l'animation de votre mouche. Au lieu de changer de mouche immédiatement, corrigez plutôt votre présentation. Les deux coupables sont habituellement un peu de dragage ou un bas de ligne trop long. Essayez d'approcher le poisson en amont et réduisez la longueur du bas de ligne si nécessaire. Si la truite continue de se nourrir, mais refuse toujours votre mouche, alors il faudra changer de mouche.

LAISSER LE POISSON CHOISIR LA MOUCHE

Il est maintenant temps de définir quelques types de montées de façon à ce que vous compreniez le comportement de la truite lorsqu'elle est en activité alimentaire. La montée partielle: vous voyez la truite s'approcher de la surface pour examiner la mouche puis elle retourne au fond. La truite ne vient jamais assez près pour mordre. Essentiellement, elle vient voir la mouche et la rejette aussitôt. Presque à coup sûr, ce rejet indique que la mouche choisie n'est pas la bonne.

La montée simple: c'est la montée normale, la truite monte et attrape la mouche, si toutefois elle semble la manquer, c'est qu'il s'agit probablement d'un rejet tardif. La truite est face vers l'amont quand elle attrape la mouche.

La montée combinée: la truite monte à la surface mais ne gobe pas la mouche. Elle nage sous la mouche vers l'aval avant de gober ou de dédaigner la mouche. Lorsque la truite attrape ou refuse la mouche, elle se trouve placée à la verticale sous la mouche. Après avoir gobé la mouche, elle peut alors simplement retourner à son gîte. Un rejet à cette étape est souvent causé par une erreur dans la présentation (habituellement un léger dragage).

La montée complexe: la truite monte et nage vers l'aval sous la mouche comme dans la montée combinée et son corps est tout naturellement à la vertical sous la mouche. Ainsi la truite continue d'examiner la mouche toujours de façon à être tournée vers l'aval avant de gober ou de dédaigner la mouche. La truite est face à l'aval et après le gobage ou le rejet, elle doit pivoter pour retourner à son gîte.

Ces différents types de montées tentent de décrire l'activité alimentaire continue d'une truite, on peut constater aussi combien les truites sont prudentes et sélectives dans des eaux abondamment pêchées et claires. En vous basant sur ces différentes montées vous pourrez évaluer le réalisme de votre présentation. Si la truite examine votre mouche assez longtemps, c'est que votre mouche lui semble authentique. En définitive, je pense que le refus de la mouche après une montée complexe est probablement dû à une erreur dans la présentation plutôt que dans le choix de la mouche. La truite utilise le temps qu'elle dérive sous la mouche pour capter un mouvement factice ou un lèger dragage. Si la truite décèle un ou l'autre, elle rejettera la mouche, sinon elle mordra.

Lorsqu'une truite vient à la surface pour examiner votre mouche, elle est à la recherche de certains détails pour déterminer si la mouche est vraie ou fausse. Les détails les plus évidents sont: la grosseur, la forme et la couleur. Les truites sélectives recherchent d'autres "déclics". On les appelle déclics parce qu'ils semblent déclencher le moucheronnage. Si le poisson rejette votre mouche, c'est sans doute qu'il manquait un déclic.

Un déclic peut être un modèle de mouche de mai plus discret, une enveloppe larvaire de type "Zelon" sur un emerger, ou la petite impulsion que vous avez communiquée à une mouche sauteuse de type tricoptère. Quel que soit le déclic, vous devez le trouver en observant la réaction de la truite.

Lorsque vous trouvez l'approche qui fonctionne, analysez les différences entre l'approche fructueuse et l'approche infructueuse: parfois on arrive à trouver le déclic et à le réutiliser lorsque la même situation se présente. Quelle que soit la raison, cela rapporte toujours de comprendre pourquoi une telle approche a fonctionné plutôt que telle autre. Sinon, vous recommencerez la prochaine fois à essayer tous les types de mouches de votre coffre sans avoir le moindre indice vous indiquant les déclics auxquels la truite répondra.

LORSQUE LE POISSON NE MONTE PAS