Sèche
- Introduction
- Montée
- Présentation
- Choix
- Gîtes
Nymphes
- Introduction
- Présentation
- Indicateur

- Emergeantes
- Terrestres
- Moucherons
- Sauterelles

- Accueil

GÎTES

Commençons par les gîtes. Non pas ceux que les pêcheurs se révèlent entre eux, mais "les gîtes" où vivent les poissons. Il existe trois types de gîtes: les gîtes abris, les gîtes d'activité alimentaire et les gîtes primaires. Les gîtes abris sont souvent situés en eau profonde, c'est un sanctuaire de poissons et malgré la présence des poissons, ces gîtes ne sont pas propices à la pêche en dehors des périodes d'éclosion. En effet, un poisson qui se tient à cette profondeur ne cherche pas de nourriture à la surface, mais à sa hauteur ou en profondeur; il est donc peu probable qu'il aperçoive votre appât. Même s'il aperçoit votre mouche, un poisson ne remonte pas à la surface pour une mouche sèche lorsqu'il se tient en eaux profondes. En effet, si le poisson remontait à la surface pour examiner chaque aliment possible, il perdrait plus d'énergie qu'il en gagnerait. De plus, il devrait quitter son gîte abri s'exposant ainsi aux prédateurs. En règle générale, un poisson qui se tient à plus de 1 mètre de profondeur (3 pieds) ne remontera pas à la surface pour une mouche sèche. Exceptionnellement, le poisson remontera si la mouche est assez grosse et attirante pour le tenter: une souris, une sauterelle, etc. La mouche devra également attirer l'attention du poisson avec une présentation bruyante ou très animée. Pour pêcher dans les gîtes abris, il faut choisir une larve ou un streamer. Le gîte d'activité alimentaire est celui où le poisson vient se nourrir et par définition il n'offre aucun abri au poisson. C'est pourquoi ces gîtes ne sont pas propices à la pêche et doivent être oubliés en dehors des périodes d'éclosion. Reste les gîtes primaires. Ces gîtes offrent la nourriture et la protection en même temps. Les gîtes primaires se situent principalement dans des anfractuosités près des rives, sous les branches pendantes des peupliers, derrière un billot. Il doit nécessairement y avoir un abri de façon à permettre au poisson d'attendre tout près de la surface pour se nourrir. Les truites se tiennent dans les fosses, dans les rapides ou les remous lorsque l'eau est à la hauteur du genou, dans ce cas, la truite trouve abri non pas dans la profondeur de l'eau, mais dans la turbulence qui lui permet de se cacher. Voilà quelques endroits que vous devez rechercher pour pêcher.

PÊCHER DANS LES GÎTES

Dans les gîtes primaires, c'est parfois le courant qui apporte la nourriture au poisson: essayez donc de localiser ces courants. Il est facile de repérer le courant et de savoir où lancer en examinant les débris à la surface de l'eau. Malgré que vous prospectiez, vous devez être précis dans vos lancers. Vous ne voyez peut être pas la truite monter, mais son espace d'activité alimentaire est très restreint. C'est particulièrement vrai lorsque la truite doit sortir d'une anfractuosité de rivage et s'exposer à un prédateur pour attraper votre mouche. Un lancer se posant à 30 cm (12 pouces) de la berge n'est pas assez près. Votre lancer doit être aussi précis que s'il s'agissait d'une truite qui saute. C'est là une des raisons premières de l'échec des débutants. Ils commettent l'erreur de croire qu'ils ont pêché de façon très précise dans le gîte, mais ils sont dans l'erreur. Examinez l'eau et déterminez l'endroit où se tient le poisson dans ce gîte. N'abandonnez pas avant d'avoir placé la mouche au-dessus de la truite. La deuxième raison de l'échec des débutants est le manque de confiance dans l'interprétation qu'ils font de l'examen de l'eau et par conséquet, ils pêchent dans les gîtes à la va-comme-je-te-pousse. Vous devez pêcher les gîtes de la même manière que vous pêchez une truite qui monte, utilisez la même approche discrète et votre premier lancer est important. Même si vous ne voyez pas la truite en activité alimentaire, vous pouvez quand même l'effrayer lorsqu'elle est dans le gîte parce qu'elle se tient tout près de la surface de l'eau pour trouver la nourriture. Le problème est d'ignorer si oui ou non vous l'avez effrayée puisqu'elle ne monte pas, vous ne pouvez évaluer ses réactions.

Les remous créent une situation particulière. Le remous entier peut devenir un gîte s'il est assez profond pour que le poisson puisse s'y cacher. Dans ce cas, vous devez pêcher systématiquement de façon à sonder tout l'espace. Je vous suggère de quadriller le remous de façon imaginaire et de pêcher chaque section de votre grille au fur et à mesure que vous vous déplacez. Le bruit et le mouvement de l'eau aide à dissimuler votre approche, vous pouvez donc effectuer des lancers courts et précis. Pêchez de façon systématique.

L'attaque peut se faire à tout moment, j'ai déjà vu une truite gober une mouche à mes pieds. Si la dérive de la mouche semble naturelle, laissez la mouche traîner derrière vous. Si la truite monte, mais ne gobe pas votre mouche, repérez l'endroit, lancez de nouveau avec la même mouche pour aguicher le poisson. Si le poisson refuse toujours, alors essayez de changer votre présentation en animant différemment votre ligne ou bien changez votre mouche.

CHOIX DE LA MOUCHE ET STRATÉGIE

Le choix de la mouche pose un autre problème lorsque la truite ne gobe pas et ne guide pas votre choix. On peut adopter plusieurs stratégies. Une de ces approches est d'utiliser un attracteur. L'attracteur peut devenir encore plus attrayant lorsque jumelé à la simulation d'une importante éclosion sur la rivière.

Par exemple vous pouvez utiliser une artificielle comme la Royal Wulff à la place d'une mouche de mai ou une mouche plus grosse et plus hérissée à la place des trichoptères (cadises). Les attracteurs conviennent très bien dans les remous et les poches où la truite ne voit pas très bien la mouche et où elle doit prendre une décision rapide pour la gober.

Une autre stratégie est d'utiliser une approche sélective basée sur une éclosion qui vient tout juste de se produire ou qui est sur le point de se produire. Cette stratégie est parfois fructueuse, car la truite est habituée à voir et à se nourrir de ce genre d'insectes. Elle est portée à attraper les insectes par réflexe.

La troisième approche plus générique consiste à recourir à des mouches de type adams ou à poils de chevreuil. Ces artificielles font mordre la truite même s'il n'y a pas d'éclosion parce qu'elle sont attrayantes.

La dernière méthode consiste à utiliser des insectes terrestres comme les fourmis ou les sauterelles durant les mois où ces insectes peuvent tomber à l'eau. Encore là, les truites se nourrissent de ces insectes de façon sporadique et les goberont à l'occasion. Ces deux dernières approches conviennent aux endroits où l'eau est plus calme. Les insectes terrestres se trouvent surtout sur les rives herbeuses ou dans les anfractuosités et l'approche sélective/générique se situe plutôt dans les gîtes du milieu du cours d'eau ou sous les branches.

CONCLUSION

J'ai tenté de vous présenter une méthode systématique et déductive de la pêche à la mouche sèche. Que vous choisissiez la méthode que je vous propose ou la vôtre, j'espère sincèrement que vous obtiendrez du succès. Je sais que la méthode que je vous suggère fonctionne. J'utilise cette approche depuis de nombreuses années et je crois qu'elle peut vous aider lorsque vous pêchez à la mouche dans des cours d'eau qui vous sont inconnus.


-Traduction avec la permission de l'auteur, Mr. Henry Kanemoto.
Dernière revision par Michel Lajoie le 07/99